Souvent ces dernières années, la fiction européenne s’est essayée avec succès à retranscrire et documenter des événements réels. Sans jamais tenter de se substituer à l’objectivité journalistique ou au décryptage documentaire, les créateurs portent sur ces faits réels un regard alternatif, humain et subjectif.
On sait le rôle que jouent l’émotion et l’identification dans la prise de conscience des maux du monde contemporain. La fiction, mieux que tout autre genre, peut jouer sur ces tableaux en toute sincérité. Mais au-delà de la prise de conscience individuelle, peut-elle nous faire avancer collectivement ? La fiction peut-elle nous aider à dépasser nos traumatismes en nous replongeant dans des souvenirs douloureux ?
C’est en tout cas le pari qu’ont fait les créatrices de la série belge Lost Luggage, en choisissant de placer leur série dans le contexte des attentats de l’aéroport de Bruxelles. A travers le regard de leur héroïne, elles ont su tisser une toile d’histoires individuelles, et fictionnelles, pour en faire un grand récit collectif à la résonance bien réelle. Une histoire profondément européenne, à travers laquelle elles tenteront de répondre à cette question : la fiction peut-elle soigner les âmes meurtries ?